10 octobre 2013

Critique : Sa Majesté des Mouches de William Golding


Sa Majesté des Mouches
by William Golding
My rating: 3 of 5 stars

C'est l'histoire de plusieurs garçons anglais qui survivent à un écrasement d'avion sur une île déserte durant la
Deuxième Guerre mondiale. Il n'y a aucun adulte survivant. (Étrange, aucune mention de cadavre quelconque, seulement à la fin...) Les garçons essaient de s'organiser sous un chef, Ralph. Organisation qui ne durera pas longtemps, comme la grande part des enfants ont moins de 10 ans et préfèrent jouer que d'aider à maintenir le feu et à bâtir des cabanes. Les plus vieux qui font partis d'une troupe de chanteurs suivent Jack qui préfère passer son temps à chasser et à essayer de prouver qu'il a des couilles d'adulte. Cette obsession entraînera la division et l'anarchie au sein du groupe d'enfants.

L’analyse symbolique est ce qui est de plus intéressant dans la page wikipédia , celui de Simon, surtout. Il faudra faire attention aux spoilers, par contre.

Le moment wiki est fini. Passons aux choses sérieuses. Je n’ai pas été impressionnée par le livre ou le message que l’auteur essayait de transmettre. Le ou les messages, car j’en ai relevé plusieurs. Et pas des jolis. Par contre, je l’admets d’avance, j’aurais dévoré ce livre en moins d’une journée si je l’avais eu entre les mains à 13 ans. Je ne les ai plus, j’ai beaucoup lu, vu et, un tant soit peu, vécu; je n’ai plus cette innocence qui aurait sauté d’indignation par certains propos, certaines situations, certaines lignes de pensées, certains morts.

Oui, morts. Pour cette « critique », je ne vais pas me gêner à faire des révélations. Donc, SPOILERS!

La lecture fut une corvée. Pas du niveau de Aliss, presque. Je lisais le roman durant mes déplacements en autobus et métro vers le travail. Je n’ai pas ressenti la nécessité de le lire chez moi. J’avais toujours autre chose de mieux à faire, du ménage, du yaoi à lire, Dancing with the stars à regarder, etc. D’où la qualificative corvée ; six heures de lecture étalées sur 5 jours. Donc, Sa Majesté des Mouches est la représentation de la descente de la civilisation vers la sauvagerie, presque à l’état animal. Wow! En plus de 200 pages, que j’ai tournées lentement, avec irritation et ennui, l’auteur essaie de nous montrer cette chute d’une pyramide. La civilisation propre, droite de l’Anglais, est bien entendu la belle pointe étoilée trônant au-dessus de la large base de sauvages, nègres peinturlurés :

– Qu’est-ce qui vaut mieux… se conduire comme une bande de nègres peints que vous êtes, ou se montrer raisonnables comme Ralph ?*

La belle comparaison! Comme si je ne l’avais pas vu venir depuis le début. Et belle image pour soutenir les paroles d’exaspération de Piggy -->

J'ai roulé des yeux si souvent en lisant le roman. C'est vrai que je n'avais pas vu venir la mort de Simon, celui de Piggy était inscrit à la première trahison du héros, Ralph. Je l'admets volontiers, j'ai été conditionnée, comme l'auteur je suppose, à penser que le mal est inné à la race humaine. Et ne peut qu’être déjoué et enfoui dans les tréfonds avec la science, la raison et les lois. Comme j'ai souri quand les enfants ont commencé à lamenter l'absence des adultes :

– Les grandes personnes savent tout, dit Piggy ; elles n'ont pas peur du noir. Ici, elles se réuniraient, prendraient le thé ensemble et discuteraient la situation. Et tout s'arrangerait...
– C'est pas elles qui mettraient le feu à l'île. Ou qui perdraient...
– Elles construiraient un bateau...
(Ouais, avec des coconuts!)
– Les adultes, ils ne se querelleraient pas...
– Ils m'auraient pas cassé mes lunettes...
– Ils parleraient pas d'une bête...**


Je suis rarement choquée par la violence et la misère, par contre je ne peux pas supporter l'injustice. L'idée que les méchants s'en tirent impunément avec leurs horreurs me donne des frissons et la chair de poule. C'est bien beau de penser qu'il y a un enfer. Cela met un baume au cœur des gens pauvres et désœuvrés de penser que dans la prochaine vie, ils l'auront mieux, mais je suis athée, je ne crois pas en la justice divine ou karmique. La société a tout de même tenté de me brainwasher avec la religion, donc parfois, j'ai ce souffle au cœur qui a espoir à un retour de l'ascenseur comme dans les principes du Secret (ceci est écrit avec un goût de vomi dans la gorge).

Les pages du dernier chapitre ont tourné/glissé à grande vitesse. Je n'avais jamais été derrière Ralph jusqu'à ses moments de désespoir. Je voulais qu’il survive à cette chasse humaine, qu’il ait le dessus. Je sentais qu’il ne serait pas tué, mais je ne voulais pas qu’il devient un tueur comme les deux dégénérés qui le pourchassaient. Que de dilemme. Parce que je souhaitais Justice et non Vengeance, mais les gamins étaient sur une île déserte et les plus forts étaient les plus cinglés. Et aucun d'eux n'avait réussi à instaurer de loi. Parce que, n'est-ce pas l'apanage de l'être dit civilisé, de la civilisation? La justice, non la vengeance, la justice qui doit toujours l'emporter? Non?

Tomber à genoux devant des officiers anglais, emmancher, et pleurer, ne changera pas le fait que ces ridicules nègres peints vont s'en tirer avec un : « Ce n'était que des jeux de gosses ayant mal tournés... » Voilà pourquoi le 3 sur 5. Onze chapitres sur douze à m'emmerder et me faire suer avec ces gosses imbus de leurs petites personnes, à entendre Piggy geindre et attirer la pitié, à constater l'inimportance de Ralph... Et un dernier chapitre laissant un goût de cendres dans la bouche. Oui-oui, c'était peut-être l'effet recherché.

  * À 89.2% du livre électronique.
** À 44.5% du livre électronique. Ce seront mes seules notes, j'ai flushé les commentaires que j'avais surligné en lisant, - roll eyes -


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